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Frappoient encor le sein du roi qui n’étoit plus (8).
Soudain la nymphe ailée,, en sa course fidèle
De cetie mort sinistre a semé la nouvelle ;
Croyez ces pleurs amer! ! écoutez ces longs cris!
Le vieillard gémissant croit pleurer sur soi fils (9) ;
Là les cheveux épars, l’inconsolable mère
S’écrie : « O mes enfans ! vous n’avez plus de père »
Quelques-uns sur la terre , expirant de Couleur,
Sentent leur sang glacé s’arrêter dans leur cœur -
D’autres au ciel jaloux reprochant sa furie
Vont finir dans les flots leurs regrets et leur vie
Ainsi lorsqu’une armée après de longs assauts,
Sur des remparis vaincus a planté ses drapeaux ;
Quand l’aveugle soldat enivré de carnage,
Attache l’incendie aux palais qu’il ravage ,
Le triste citoyen , témoin de tant d’horreurs,
Se frappe, et dans la tombe échappe à ses malheurs
Tel encor , quand la peste en nos climats errante
Empoisonne des vents l’haleine dévorante,
Partout règne le deuil, de deux jeunes amans
Le mal a suspendu les doux embrassemens,
Une mère éplorée, en sa pitié cruelle
A l'enfant qu’elle alaite arrache sa mamelle,
Et le vieillard, glacé par le froid du trépas
Meurt sur ses fils mourans qui lui tendoient les bras.
Monarque généreux! 6 toi dont la vaillance