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Et gardons le secret de noire bienfaisance.
Le zélé serviteur se presse d’obéir ;
Partout aux yeux de Ruih un épi vient s’offrir.
Elle porie ces biens vers le toit solitaire
Où Noémi cachoit ses pleurs et sa misère.
Elle arrive en chantant : Bénissons le Seigneur,
Dit-elle , de Booz il a touché le cœur.
A glaner dans son champ ce vieillard m'encourage,
I] dit que sa moisson du pauvre est l'héritage.
De son travail alors elle montre le fruit.
Oui , lui dit Noémi, l’Éternel vous conduit :
]1 veut votre bonheur, n’en doutez point, ma fille.
Le vertueux Booz est de notre famille ;
Ft nos lois. Je ne puis vous expliquer ces mots
Mais retournez demain dans le champ de Booz :
Il vous demandera quel sang vous a fait naître.
Répondez : Noémi vous le fera connoître ;
La veuve de son fils embrasse vos genoux.
Tous mes desseins alors seront connus de vous.
Je n’en puis dire plus : soyez sûre d’avance
Que le sage Eooz respecte l'innocence,
Et que vous voir heureuse est mon plus cher désir.
Ruth embrasse sa mère et promet d’obéir.
Bientôt un doux sommeil vient fermer sa paupière.
Le soleil n’avoit pas commencé sa carrière,