Full text: Almanach des dames (1810)

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Enfin, s’écria-t-elle, en tombant à genoux , 
Le bras de l’Éternel ne pèse plus sur nous : 
Que ma reconnoissance à ses yeux se déploie ! 
Voici les premiers pleurs que je donne à la joie 
Vous voyez Béthléem, ma fille : cet ormeau 
De la tendre Rachel vous marque le tombeau. 
Le front dans la poussière , adorons en silence 
Du Dieu de mes aïeux la bonté, la puissance : 
C’est ici qu’Abraham parloit à l'éternel. 
Ruih baise avec respect la terre d’israël. 
Bientôt de leur retour la nouvelle est semée. 
 peine de ce bruit la ville est informée, 
Que tous vers Noémi précipitent leurs pas. 
Plus d’un vieillard surpris ne la reconnoît pas: 
Quoi! c'est-là Noémi ? Non, leur répondit-elle : 
Ce n’est plus Noémi : Ce nom veut dire belle ; 
J'ai perdu ma beauté , mes fils et mon ami ; 
Nommez-moi malheureuse et non pas Noémi. 
Dans ce temps , de Juda les nombreuses familles 
Recueilloient les épis tombant sous les faucilles ; 
Ruth veut aller glaner. Le jour à peine luit, 
Qu’aux champs du vieux Booz le hasard la conduit 
De Booz dont Juda respecte la sagesse, 
Veritueux sans orgueil, indulgent sans foiblesse, 
Et qui, des malheureux, l’amour et le soutien,
	        
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