Que mon Dieu soit béni. Je vous rends votre foi.
Puissiez-vous être un jour plus heureuse que moi !
Voire bonheur rendroit ma peine moins amère.
Adieu; n’oubliez pas que je fus votre mère.
Flle les presse alors sur son cœur palpitant.
Orpha baisse les yeux et pleure en la quittant.
Futh demeure avec elle : Ali ! laissez-moi vous suivre ;
Partout où vous vivrez , Ruth près de vous doit vivre.
D’êtes-vous pas ma mère en iout temps, en tout lieu ?
Votre peuple est mon peuple, et votre Dieu mon Lieu,
La terre où vous mourrez verra finir ma vie ;
Ruih dans votre tombeau veut être ensevelie :
Jusque-là vous servir fera mes plus doux soins ;
Nous souffrirons ensemble et nous souffrirons moins.
Elle dit. C'est en vain que Noémi la presse ,
De ne point se charger de sa triste vieillesse;
Ruih, toujours si docile à son moindre désir,
Pour la première fois refuse d’obéir.
£a main de Noémi saisit la main tremblante ;
Elle guide et soutient sa marche défaillante ,
Lui sourit, l’encourage, et, quittant ces climats,
De l'antique Jacob va chercher les états.
De son peuple chéri Dieu réparoit les pertes :
Ncémi de moissons voit les plaines couvertes.
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