Full text: Almanach des dames (1810)

Que mon Dieu soit béni. Je vous rends votre foi. 
Puissiez-vous être un jour plus heureuse que moi ! 
Voire bonheur rendroit ma peine moins amère. 
Adieu; n’oubliez pas que je fus votre mère. 
Flle les presse alors sur son cœur palpitant. 
Orpha baisse les yeux et pleure en la quittant. 
Futh demeure avec elle : Ali ! laissez-moi vous suivre ; 
Partout où vous vivrez , Ruth près de vous doit vivre. 
D’êtes-vous pas ma mère en iout temps, en tout lieu ? 
Votre peuple est mon peuple, et votre Dieu mon Lieu, 
La terre où vous mourrez verra finir ma vie ; 
Ruih dans votre tombeau veut être ensevelie : 
Jusque-là vous servir fera mes plus doux soins ; 
Nous souffrirons ensemble et nous souffrirons moins. 
Elle dit. C'est en vain que Noémi la presse , 
De ne point se charger de sa triste vieillesse; 
Ruih, toujours si docile à son moindre désir, 
Pour la première fois refuse d’obéir. 
£a main de Noémi saisit la main tremblante ; 
Elle guide et soutient sa marche défaillante , 
Lui sourit, l’encourage, et, quittant ces climats, 
De l'antique Jacob va chercher les états. 
De son peuple chéri Dieu réparoit les pertes : 
Ncémi de moissons voit les plaines couvertes. 
D
	        
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