G
39
Où les muses jamais ne furent honorées ;
De l'aurore au couchant, du sommet de ces monts
Qu'elle dore au matin de ses premiers rayons ;
De l’Inde qui gémit sous un joug despotique,
Jusqu’aux bords opposés de la mer atlantique
Où le soleil éteint son disque lumineux,
Quel que soit mon séjour , dans un pays affreux,
Au milieu des cités, dans les bois solitaires ,
Je coulerai des jours tranquilles et prospères :
Ne suis-je pas certain d’y rencontrer un dieu,
Un dieu dont la présence est sensible en tout lien !
Le bonheur est partout où s'étend son empire.
Quand, mon heure arrivée, il faudra que j'expire
Je saurai sans murmure obéir à ses lois.
Vers le trône éternel , au sein du roi des rois,
Jéleverai mon vol sur des ailes mystiques.
Là , je veux célébrer , par de nouveaux cantiques
Des merveilles sans fin , cent globes éclairés
Par autant de soleils, et par eux attirés ;
L'équilibre parfait qui soutient chaque monde ;
L'amour illimiié , la sagesse profonde
Qui d’un mal apparent fait naître un bien réel ,
Et de ce bien au mieux le progrès éternel...
Mais où va s’égarer ma foible intelligence©....
Viens donc , viens à mon aide, énergique silence ?
M. DE KÉRIVALANT.
fo