Full text: Almanach des dames (1810)

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Où les muses jamais ne furent honorées ; 
De l'aurore au couchant, du sommet de ces monts 
Qu'elle dore au matin de ses premiers rayons ; 
De l’Inde qui gémit sous un joug despotique, 
Jusqu’aux bords opposés de la mer atlantique 
Où le soleil éteint son disque lumineux, 
Quel que soit mon séjour , dans un pays affreux, 
Au milieu des cités, dans les bois solitaires , 
Je coulerai des jours tranquilles et prospères : 
Ne suis-je pas certain d’y rencontrer un dieu, 
Un dieu dont la présence est sensible en tout lien ! 
Le bonheur est partout où s'étend son empire. 
Quand, mon heure arrivée, il faudra que j'expire 
Je saurai sans murmure obéir à ses lois. 
Vers le trône éternel , au sein du roi des rois, 
Jéleverai mon vol sur des ailes mystiques. 
Là , je veux célébrer , par de nouveaux cantiques 
Des merveilles sans fin , cent globes éclairés 
Par autant de soleils, et par eux attirés ; 
L'équilibre parfait qui soutient chaque monde ; 
L'amour illimiié , la sagesse profonde 
Qui d’un mal apparent fait naître un bien réel , 
Et de ce bien au mieux le progrès éternel... 
Mais où va s’égarer ma foible intelligence©.... 
Viens donc , viens à mon aide, énergique silence ? 
M. DE KÉRIVALANT. 
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