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Aline se dépouille , Aline palpitante
Arrache de ses bras la laine obéissante,
Elle rompt tous les nœuds qui captivent son sein,
Et de ses vêtemens enveloppant sa mère,
Aline, hélas! Aline, en vain,
Croit réchauffer ce sein, cette tête si chère,
Ce cœur qu’elle animoit du plus doux sentiment,
Et dont le dernier mouvement
Semble chercher sa main et répondre à ses larmes,
Dans ce funeste lieu qu’ignore la pitié ,
Pour elle-même sans alarmes,
Aline n'a gardé qu’un voile sur ses charmes ,
Excepté la pudeur elle a tout oublié.
Mais l’astre de la nuit perce enfia ses ténèbres,
Et trop sûre de son malheur,
Elle laisse échapper ses vêtemens funèbres,
Son front pêlit, et sur son Cœur
Que déjà le trépas dévore,
Tenant encor sa mère, et de sa mère encore ,
Pressant la main glacée , Aline vers les cieux
Lève un triste regard et ferme enfin les yeux:
Heureuse, hélas! daus sa misère,
Quand sa mère n’est plus , de perdre la lumière !
À peine on voit de l'aube un rayon matinal,
Qu’un berger du hameau sur le chemin fatal,
Trouye Aline étendue , et Clotilde entourée ,
D
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