Ca:5
Et le bœuf mugissant, et les bois, et les prés.
Ici, comme les dieux , les pères sont sacrés :
La frugale jeunesse aux travaux est instruite -
C’est dans les champs qu’Astrée , au moment de sa fuite
Prête à revoir les cieux, fit son dernier séjour,
O charme de ma vie, et mon premier amour!
Muses, à tous les biens c’est vous que je préfère
Révélez-moi d’abord quelle force étrangère
Soulève l’Océan , le rabaisse à grand bruit,
Ebranle au loin la terre , ou cache dans la nuit
Et la lune en travail et le soleil livide ;
Comment ces globes d’or se meuvent dans le vide;
Pourquoi des promptes nuits l’été borne le cours,
Et pourquoi de Phiver les soleils sont si courts ?
Mais si mon sang trop froid à de tels vœux s'oppose
Ah! qu’au Fond des forêts sans gloire je repose !
Je n'aimerai que vous, vallons , grottes , ruisseaux!
Taigette, ok ! porte-moi sur ces rians côteaux
Où les vierges de Sparte , à grands cris rassemblées
Le thyrse dans les mains dansent éclevelées!
Puissé-je, ô Sperchius, fouler tes bords fleuris !
Sombre Hémus, ouvre-moi tes verdoyans abris !
Oh ! qu’en tes frais vallous, qu’en tes bois je m’arrêle
Et qu’un ombrage épais protége au loin ma tête,
Heureux qui, pénétrant les lois de l’univers,
Foule à ses pieds le sort, la peur et les enfers,
B 3