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Tes feux , ta famille naissante,
Et les échos de ton séjour '
Soit en hymen , soit en veuvage,
Toujours en paix sous cet ombrage,
Tu vécus ou mourus d'amour.
Heureux qui possède en ce monde
Un joli bois dans un vallon,
Tout auprès petit pavillon,
Petite source assez féconde !
De ce bois le ciel m’a fait don.
Quand sa feuille s’enûle et veut naître ,
J'assiste à ses progrès nouveaux ;
Mon œil est là sur ces rameaux,
Qui l'attend et la voit parcitre :
L'été , je lui dois mes berceaux,
La plus douce odeur en automne,
Un abri contre l’aquilon
Quand je vais lisant Fénélon :
Et l’hiver chaque arbre me donne
Utile en toutes les saisons,
Lorsque sous le toit des maisons
Un réseau d’argent partout brille,
Et l'éclat dont mon feu pétill2,
Et la chaleur de mes tisons,
C’est là , c'est dans cet élysée .
Frais à l'œil , doux à la pensée,
Cher