Full text: Almanach des dames (1810)

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Qu’elle nous a donné les flammes du génie , 
Ce désir inquiet de voir la vérité ; 
Ce désir qui s’accroit par la société ; 
Mais qui dans chaque esprit va porter sa lumière ’ 
Et que le villageois éprouve à sa manière ? 
N’est-ce point pour parer à nos besoins nombreux 
Qu'’elle nous rend actifs , adroits, industrieux ? 
Qu'ils vivent aux hameaux, dans les bois, dans les villes, 
Les hommes à sa voix ne sont-ils pas dociles ? 
Si le fermier lui doit le goût de ses travaux, 
N’inspire-i-elle pas le savant, le héros ? 
Son trône n’est-il donc qu'un trône de verdure, 
Et peut-on n'être pas l’homme de la nature ? 
Oui, sans doute, on a vu plus d’un sage fameux 
En fuyant les cités se croire plus heureux ; 
Les uns, trop irrités de quelque vain outrage, 
Prenoient l’orgueil blessé pour l’amour du village : 
A force de savoir, les autres s’égarant, 
Croyoient nous agrandir en nous abrutissant ; 
Mais tous en dépit d’eux vivoient par la pensée 
Avec ceux que fuyoient leur prudence insensée : 
Leurs écrits, leurs discours , leurs besoins le prouvoient. 
Que dis-je ! tôt ou tard au monde ils retournoient : 
Dans cet homme des champs, pour eux si respectable, 
Hs pouvoient voir un frère et non pas un semblable, 
Et de l’obscurité qu’ils prétendoient chérir, 
L'instinct, plus sage qu’eux, les forçoit à sortir,
	        
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