Full text: Almanach des dames (1810)

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De mille êtres obscurs dont pas un ne t’entend, 
Dont pas un ne comprend tes goûts ni ta pensée 
Et qui dans ton ennui vont te crotre insensée ? 
Que vas-tu devenir en songeant à ces jours 
Où , la société te prétant son secours, 
Tu savourois en paix ses délices sacrées , 
Tu voyois à regret fuir les longues soirées , 
Ét, sans nuire au devoir, égayant tes loisirs, 
En changeant de saison tu changeois de plaisirs. 
« Arrêtez, me dis=tu, voire esprit s’exagère 
» De la privation l’effet imaginaire. 
» Quelques momens d’ennui, de prétendus chagrins 
» Ne peuvent balancer les maux dont je me plains 
» Sans doute , si l’on porte au fond de la retraite 
» L’inquiet souvenir des cités qu’on regreite, 
» On ne peut y trouver qu’un éternel malheur ; 
» Mais il est des penchans plus sacrés pour le cœur. 
» Si pour l’homme qu’agite un fol amour du monde, 
» La campagne d’abord en petits maux abonde , 
» N’est-il pas malgré lui par le temps ramené 
» Vers ce simple bonheur qu’il avoit dédaigné ? 
» Eh! n'avons-nous pas vu dans le sein des villages 
» D'orgueilleux citadins, des grands hommes , des sages, 
» Qui tous de la nature admirateurs ardens.….. ». 
— La nature!… Eh! crois-tu qu’elle ne soit qu’aux champs ? 
Est-ce pour contempler les bois et la prairie
	        
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