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De mille êtres obscurs dont pas un ne t’entend,
Dont pas un ne comprend tes goûts ni ta pensée
Et qui dans ton ennui vont te crotre insensée ?
Que vas-tu devenir en songeant à ces jours
Où , la société te prétant son secours,
Tu savourois en paix ses délices sacrées ,
Tu voyois à regret fuir les longues soirées ,
Ét, sans nuire au devoir, égayant tes loisirs,
En changeant de saison tu changeois de plaisirs.
« Arrêtez, me dis=tu, voire esprit s’exagère
» De la privation l’effet imaginaire.
» Quelques momens d’ennui, de prétendus chagrins
» Ne peuvent balancer les maux dont je me plains
» Sans doute , si l’on porte au fond de la retraite
» L’inquiet souvenir des cités qu’on regreite,
» On ne peut y trouver qu’un éternel malheur ;
» Mais il est des penchans plus sacrés pour le cœur.
» Si pour l’homme qu’agite un fol amour du monde,
» La campagne d’abord en petits maux abonde ,
» N’est-il pas malgré lui par le temps ramené
» Vers ce simple bonheur qu’il avoit dédaigné ?
» Eh! n'avons-nous pas vu dans le sein des villages
» D'orgueilleux citadins, des grands hommes , des sages,
» Qui tous de la nature admirateurs ardens.….. ».
— La nature!… Eh! crois-tu qu’elle ne soit qu’aux champs ?
Est-ce pour contempler les bois et la prairie