mettre vingt ôtages entre les mains de Porsenna. Dix de ces
ôtages furent choisis par- riens, et les dix
autres parmi les filles des premr. Rome. Clélie
fut du nombre: Elle regard: “rorobre pour elle
son séjour forcé dans le camp ennemi , «t résolut de fuir. Son
inexpérience, sa jeunesse , son sexe meme, qui la rendoient
étrangère à la connoissance des lois de la guerre, ne lui per-
mirent pas de sentir l’inconséquence d’une fuite que le respect
dù à la foi des traités rendoit criminelle, Elle ne consulta que
son amour pour la patrie, qui la rappeloit à Rome. Et ses
conseils ayant déterminé ses compagnes à la suivre, ces jeunes
filles traversèrent le Tibre à la nage en présence de l’arnée
ennemie , dont les cris et les traits ne purent les arrêter.
Valérius craignant que Porsenna ne soupçonnât la loyauté
romaine s'il Jai. ritinpunice viol de la religion des traités , fit
conduire ces ôtages dans le camp des assiégeans. Le monarque ,
frappé de Pintrépidité que Clélie avoit déployée dans l’exécu-
tion de son projet, la combla d’honneurs et ‘de bienfaits, lui
fit don d’un cheval superbe et richement enharnache, et
lui permit de retourner à Rome et d'emmener avec elle la
moitié de ses compagnes, à son choix. Il tomba sur les plus
jeunes, comme celles dont la pudeur couroit le plus de risqie
dans un camp. L’instant où elles vont repasser le Tibre, de
l'aveu de Porsenna, est celui que le peintre a voulu repré-
senter.
La grâce de ces jeunes filles leur aiustement, leur coiffure
charmante, la parfaite imitalion de l’antique , dont Stella