Full text: Almanach des dames (1810)

(174) 
Déjà bouillonne à flots de pourpre et d’or : 
Plus odorant que l’encens d’Idumée, 
Ce doux nectar, ce liquide trésor 
Déjà répand sur la terre charmée, 
Les jeux, les ris, les folätres plaisirs ; 
Les doux propos et les tendres désirs. 
Je vois, je vois la coupe enchanteresse 
De Polymnie animer les chansons ; 
Dans ses rigueurs tempérer la sagesse, 
Et dans les cœurs faire entrer ses leçons ; 
Pour les combats enilammer la jeunesse, 
Donner encor des sens à la vieillesse ; 
Dans les revers consoler l’amitié ; 
Rendre à l’amour ses douces rêveries, 
Et rallumer dans les âmes flétries, 
Les feux éteints de la tendre pitié. 
La sombre crainte et les tristes pensées, 
Divin Pacchus ! à ta voix sont chassées , 
Comme le jour fait, par ses traits vainqueurs , 
Fuir des Autans les humides vapeurs. 
Des noirs cliagrins les pointes émoussées 
Cessent par toi de déchirer les cœurs ; 
Et la Discorde , oubliant ses fureurs, 
Laisse tomber de ses mains céfaillantes ’ 
Et ses poignards et ses torches sanglantes ! 
Divin Bacchus ! ce sont la tes bienfaits ! 
Mais dans ces vers, Muse , qu’oses-tu dire ?
	        
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