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À ma rivale il vanie sa constance ;
Matin et soir , c’est avec elle , hélas!
Qu’il cherche ombre et foule la verdure ;
Matin et soir , il vole sur ses pas
Chanter l'amour , admirer la nature;
Les bois, les prés, les vallons , les côteaux ,
Tout favorise une ardeur qui m’outrage ;
Ft quand mon luth plaint seul ici mes maux,
Peut-être ceux dont mes pleurs sont l’ouvrage,
Ensemble assis sous de rians berceaux.….
Mais écartons ce penser qui m’accable,
N’ajoutons pas moi-même à mon tourment ;
Ces lieux , séjour d'un infidèle amant,
Ces lienx du moins ne l’ont pas vu coupable !
J'y veux , trompant mon douloureux ennui,
Par l'espérance abusant ma mémoire,
À son retour encore un moment croire ,
Pour être encCor ce moment tout à lui!
Madame DUFRÉNOY.