Full text: Almanach des dames (1810)

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» De l’avare tyran les coupables trésors 
» Sur les mers emportés de Tyr quittent les bords, 
» Et ce coup si hardi d’une femme est l’ouvrage. 
» Dans ces lieux arrivée, où bientôt de Carthage 
» Les orgueilleuses tours et les puissans remparts 
» Vont , de leur vaste ensemble, élonner nos regards 
» Pour y fixer son peuple , elle achète du Maure 
» Le sol que d’un taureau le cuir pourroit enclore, 
» D'où le nom de Byrsa que ces lieux ont reçu. 
» Mais vous, quel est le sang dont vous êtes issu à 
» Quelle est votre patrie à où tendoit voire course »à 
« Ah ! si je reprenois nos malheurs dès leur source »; 
Lui répond le héros avec un long soupir 
« Et si de m’écouter vous aviez le loisir , 
» Je n’aurois pas encor tracé tant de désastres , 
» Que déjà de la nuit reparoîtroient les astres. 
» Restes infortunés de l’antique Illion 
» ( Peut-être jusqu’à vous est parvenu Ce nom), 
» Dès ‘long-temps nous errons de rivage en rivage, 
» Les vents nous ont enfin ietés sur cetie plage. 
» Vous voyez cet Énée aux oracles soumis, 
» Qui, s’arrachant des feux et des traits ennemis, 
» Parcourt avec ses dieux les vastes champs de l’onde 
» Et de qui les malheurs sont l'entretien du monde. 
» Je cherche l'Italie où régnoient mes aieux.
	        
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