Full text: Almanach des dames (1810)

(25 9 
ll visite sonvent les villageois qu’il aime, 
Et chez ces bonnes gens , de le voir tout joyeux, 
Vient sans être attendu , s’assied au milieu d’eux , 
Ecoute le récit des peines qu’il soulage, 
Joue avec les enfaus et goûie le laitage. 
Un jour, loin de la ville ayant long-temps erré , 
Il arrive aux confins d’un hameau retiré, 
Et sous un toit de chaume , indigente demeure , 
La pitié le conduit ; une famille y pleure. 
Il entre, et sur-le-champ , faisant place au respect, 
La douleur un moment se tait à son aspect : 
O ciel! c’est monseigneur !… On se lève, on s’empresse ; 
Ü voit avec plaisir éclater leur tendresse. 
« Qu’avez-vous, mes enfans? D’où naît votre chagrin à 
» Ne puis-je le calmer À versez-le dans mon sein ; 
» Je n’abuserai point de votre confiance ». 
On s’enhardit alors , et la mère commence : 
« Pardonnez , monseigneur , mais vous n’y pouvez rien ; 
» Ce que nous regreltons, C’étoit tout notre bien ; 
» Nous n’avions qu’une vache !… hélas! elle est perdue; 
» Depuis trois jours entiers nous ne l’avons point vue. 
» Notre pauvre Brunon !…. Nous l'attendons en vain !... 
» Les loups l’auront mangée, et nous mourrons de faim, 
» Peut-il être un malheur au nôtre comparable ? 
—» Ce malheur, mes amis 3 est-il irréparable,
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.