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Quand pourrai-je, aux jours de l’automne,
En suivant le cours de ton eau,
Entendre, et le bois qui frissenne ,
Et le cri plaintif du vanneau !
Que j'aime cette église antique,
Ses murs que la flamme a couveris,
Ei l’oraison mélancolique
Dont la cloche attendrit les ærs !
Par une mère qui chemine
Ses sons lointains sont écoutés;
Sa petite Annette s’incline,
Et dit, amen ! à ses côtés.
Jadis, chez des vierges austères,
J'ai vu quelques ruisseaux cloitrés
Rouler leurs ondes solitaires
Dans des clos à Dieu consacrés.
Leurs flots si purs avec mystère
Serpentoient dans ces chastes lieux ,
Où ces beaux anges de la terre
Fouloient des prés bénis des cieux,
Mon humble ruisseau , par ta fuite ,
( Nous vivons , hélas ! peu d’instans)