Full text: Almanach des dames (1810)

(1015 
On voyoit la fée apparoître, 
Debout , au sommet des crénaux, 
Là , sous les habits du veuvage, 
Dans l’ombre elle poussoit des cris ; 
Et ses cris étoient le présage 
Du malheur qui frappoient ses fils. 
Aujourd'hui , bien que dans la plaine 
Le temps ait fait crouler ces tours , 
La mystérieuse fontaine 
Sur ses bords la revoit toujours ; 
On dit même qu’avant l’aurore , 
A tous les regards échappant , 
Elle vient s’y baigner encore, 
Moitié femme , moitié serpent. 
Et moi qui déplore comme elle 
Un espoir lâchement trahi, 
Moi qu’une maîtresse infidelle 
Du plus tendre amour a puni ; 
Quand la nuit couvre la colline , 
À cette onde mélant mes pleurs , 
De la plaintive Mélusine 
J'aime à redire les malheurs. 
M. S. E. GÉRAUD. 
ç
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.