Full text: Almanach des dames (1810)

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Souvent il voyoit Mélusine 
S’enfermer dans un hoir donjon 
Personne alors n’osoit la suivre, 
Et seul, jusques à son reiour, 
Le guerrier s'indignoit de vivre 
En proie aux tourmens de l’amour. 
Fuyant la couche nuptiale 
Et de jalousie éperdu, 
Une nuit eufin, nuit fatale ! 
ll pénètre au lièu défendu. 
La foible lueur qui l’éclaire 
Le guide vers un souterrain 
Dont jamais un œil téméraire 
Ne devoit approcher en vain. 
I regarde, et voit sur le sable 
Mélusine , le front baissé. 
Un double cercle impénétrable 
Autour d’elle est déjà tracé, 
La, contre toute la nature, 
La fée en plaintes se répand, 
Et des pieds jusqu’à la ceinture 
Devant lui se roule en serpent. 
Raimond contemploit'ce prodige, 
Pâle et d’épouvante glacé,
	        
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