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Souvent il voyoit Mélusine
S’enfermer dans un hoir donjon
Personne alors n’osoit la suivre,
Et seul, jusques à son reiour,
Le guerrier s'indignoit de vivre
En proie aux tourmens de l’amour.
Fuyant la couche nuptiale
Et de jalousie éperdu,
Une nuit eufin, nuit fatale !
ll pénètre au lièu défendu.
La foible lueur qui l’éclaire
Le guide vers un souterrain
Dont jamais un œil téméraire
Ne devoit approcher en vain.
I regarde, et voit sur le sable
Mélusine , le front baissé.
Un double cercle impénétrable
Autour d’elle est déjà tracé,
La, contre toute la nature,
La fée en plaintes se répand,
Et des pieds jusqu’à la ceinture
Devant lui se roule en serpent.
Raimond contemploit'ce prodige,
Pâle et d’épouvante glacé,