Full text: Almanach des dames (1810)

(97 ) 
Si jamais j’enfreins ma promesse, 
Dit-il, quiitez-moi sans retour, 
À ces mots un pouvoir magique 
L’enlève et le porte soudain 
Au fond d’un château magnifique 
Qu'elle avoit bâti de sa main. 
Sur les bords qu’arrose la Vienne 
S’élève ce palais brillant 
Dont les tours dominoient la plaine 
Et les remparts de Lusignan : 
C’est là que d’un hymen prospère , 
Elevant les doux rejetons , 
Ces époux , soigneux de se plaire , 
Du ciel épuisoient tous les dons. 
Dès que l’aurore sur leurs têtes 
Rallumoit ses timides feux , 
L'amour , les tournois et les fêtes , 
Partageoient leurs momens heureux ; 
Et la nuit, près de ces demeures, 
Des sylphes portés dans les airs, 
De leur sommeil charmoient les heures : 
Par de voluptueux concerts. 
Cependant une humeur chagrine 
Se glissoit au cœur de Raimond : 
Cs
	        
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