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Suivoit d’un bois le frais sentier,
Seul , assis au pied d’un trophée
Elle apperçut un beau guerrier.
C’étoit Raïmond ; vivante image
Du coble comte de Foret,
Jeune héros dont le'courage
Surpassoit les mâles attraits
Le voir , lui plaire, en être aimée,
Partager son tendre tourment ,
Pour l’enchanteresse charmée,
Ce fut l’ouvrage d’un moment.
Mais avant de serrer la chaîne
Qui devoit les unir tous deux,
L'imprudente magicienne
Dit à son esclave amoureux :
« O Raimond ! charme de ma vie,
Espoir de ce cœur agité,
Oui, c'en est fait : je vous confie
Le soin de ma félicité.
Mais au sein des nuits les plus sombres,
Quand je m’eunfuirai de vos bras ,
Jurez-moi, qu’à travers les ombres,
Jamais vous ne suivrez mes pas ».
En proie à la plus douce ivresse
Raimond jura par son amour.