Et puisse l’aimable innocence
N’avoir point à gémir de sa coupable ardeur !
Moi je vais protéger sa vie,
Je vais de tous mes jours lui vouer les instans;
Ces doux soins bornent mon envie :
Est-il un autre prix des plus chers seniimens à
Dieux immortels ! de ma reconnoissance
Écoutez les accens, recevez les tributs ;
Un gage de l’hymen comble mon espérance
Pour moi que pouviez-vous de plus ?
Au cicl ainsi Zulima rendoit grâces,
Et croyoit de ses chants frapper les seuls échos :
Cependant son époux, le sensible Mélos,
Chargé du jeune Evandre, avoit suivi ses traces ;
Il vient de recueillir les plus touchans accords.
£a main au foible arbuste enlève à l'instant même
Un rameau verdoyant qu’il courbe en diadême ;
Vers sa compagne il vole en ses heureux transports,
Sur sa tête charmante il pose une couroune :
O Zulima! dit-il , la vertu te la donne.
Zulima se récrie… Elle presse à la fois
L'époux qui la chérit et l'enfant qu’elle adore
Elie