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Et que l’agile voyageur
Visite avec mélancolie.
Du Tibre dominant les aspects gracieux,
Un temple y montre au loin ses débris orgueilleux ;
Le temps, qui renversa son fastueux portique ,
A respecté l’autel protégé par les dieux.
Zulima s’arréta devant son marbre antique.
Comme au jour de l’hymen, ses légers vêtemens
Offreient du lis la blancheur ravissante ;
On croyoit sur son teint voir la rose naissante
Bannir de la douleur les vestiges récentes ;
Sa molle chevelure , aux vents abandonnée ,
Laissoit voir un front pur , siége de la candeur ;
Son âme d’un secret bonheur
Paroissoit encore étonnée.
Au pied du saint autel que parfuma l’encens,
Elle épandit les fleurs dont elle étoit parée ,
Et bientot de ces lieux troublant la paix sacrée ,
Sa voix fit éclater ces chants :
Dieux immortels ! de ma reconnoissance
2.
Écoutez les accens , recevez les tributs.
Un gage de l’hymen comble mon espérance;
Pour moi que pouviez-vous de plus ?
De mon partage heureuse et fière ,
Toujours je veux bénir et chanter votre loi;