{évérité de leur punition fert d’exemple aux
autres. Un voyageur me raconta le trait
fuivant dont il a été témoin à Berlim.
Un Officier d’un rang diftingué avoit une
fille , qui, devenue veuve, retourna dans la
maifon paternelle. … Elle fit des avances au
Chirurgien -Major du régiment. = Celui-ci,
effrayé d'abord des fuites que leur liaifon pou-
voit avoir , fe rendit enfin à fes careffes & à
fes préfens. Elle devint enceinte: on effaya
les médicamens connus pour détruire le mal-
heureux fruit de ces criminelles amours. Ils
furent inutiles. Les monftres réfolurent d’em-
ployer le fer & tout l’art de la chirurgie.
La mère dénaturée fe foumit à tout: elle
n’avoit pû furmonter une foÏle pafion & fup-
porta courageufement d’affreufes douleurs.
L'opération eut un entier fuccès. Le fœtus, en-
véloppé dans une ferviette fur jetté dans des
eaux marécageufes près de la ville. La Provi-
dence voulut que peu après des ouvriers fu-
rent envoyés pour nertoyer ces eaux. Ils trou-
verent la fervictte & ce qu’elle contenoit. On
reconnut la marque; le public avoit plus d’une
fois jetté les yeux fur les liaifons des cou-
pables, ils furent foupçonnés, arrêtés & con-
vaincus par leur propre aveu. Le chirurgien
fut condamné à avoir la. tête tranchée & fon
amaute à deux ans de prifon. La fentence
fut envoyée au Roi, fuivant l’ufage , pour
avoir fa fanétion. S. M: ayant lu ces horreurs,
mit de fa propre main au bas de la fenton-
ce, que l'auditeur du Régiment qui l’avoit ren-
due devoit être caffé, que le Chirurgien-Major
devoit être roué vif à commencer par les