Semblable aux deux rayons d’un foleil bienfaifant,
Le cœur répand fur tout le germe de la vie
Et la flamme du fentiment.
Mademoifelle de BifchofFrerder.
Eh! c’eft ce fentiment, c’eft lui que je reclame;
Thalie auroit mieux peint fa flamme.
Son cortège charmant, les Ris, & les Plaifirs,
Ont fouvent délaffé LOUISE & fes loifirs.
Ils briguoient en ce jour un fi noble avantage.
Les Amours & les Jeux auprès d’elle fixés
Auroient en badinant deffiné fon image ;
Vous euffiés vu les Ris à lui plaire emprelifés
Pour elle de nos cœurs emprunter le langage.
Les Graces même à leurs accens
Auroient mêlé leur tendre hommage:
LOUISE eût reçu leur encens
Puisqu’elles aiment leur ouvrage.
Madame la Comtefjè de Pinto.
Mais vous ne parlés point des Talens, des Beaux
Arts
Dont LOUISE reçoit de fi tendres regards.
LOUISE les cultive & fon cœur les adore:
Ils veulent par nos mains la couronner de fleurs ;
Ils lui préfentent les odeurs
Des bouquets qu’elle fait éclorre.
Ariane aujourd’hui réveillant fes douleurs
S'apprête à retracer fes tragiques allarmes.
Au fpcétacle d’Athène autrefois fes malheurs
Des yeux de tous les Grecs arrachèrent des larmes.
Tous les Sages pleuroient. La fenfibilité
Eft un préfent du-ciel fait à l’humanité.