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than, & de fon fils Mr. Pitt. En retranchant
de ce difcours, l’exagération ordinaire de l’efprit
de parti, plufieurs détails en paroîtront heu-
reufement faifis : en voici quelques fragmens.
L’éloquence de Mylord Chatham étoit en lui
un talent naturel. Sa contenance étoit belle,
fon attion agréable, & fa voix muficale. Il fa-
voit parler aux paffions, comme à la raifon des
hommes. Certains mots, certains périodes de
{es difcours faifoient une telle impréffion, que
leur harmonie, après avoir frappé l’oreille,
reftoit fixée dans la mémoire de fes auditeurs,
ainfi que la voix de l’Ange de Milton, dans celle
de nos premiers parens.
L’éloquence de Mr. Pitt eft coulante ; mais
dénuée de graces & de majefté. Les mots for-
tent de fa bouche avec plus d’abondance que
de choix; it charme Foreille par une articula-
tion fonore ; il eft vrai, & difficile à
retenir; jamais un gefte qui aille au cœur;
presque toujours une élocution froide & argu-
rhentative. Ses auditeurs l’écoutent avec plaifir,
(Mais il ne laiffe aucune trace dans leur efprit;
femblable à la courfe d’une flèche qui traverfe
rapidement l’efpace, fans y imprimer fon paf-
fage.
En un mot, Lord Chatham fut le meilleur,
Mr. Pitt le plus fpécieux de nos orateurs. Fous
UC Creer.