0
—_
particulierement dans la formation de fes facul-
tés intelleŒuelles. Cet homme, fimple labou-
reur, (dit’on dans un avis imprimé ) eft doué
d’une pénétration d’efprit, & d’un jugement
extraordinaire. Ses connoiffances & fa lc&ure
font très étendües. Derrière fa charrüe, ou
nccupé par d’autres travaux ruftiques, il com-
bine des efquiffes de poëmes, ou médite quel-
que plan fur des objets philofophiques ou éco-
nomiques , qu’il écrit & développe dans fes
heures de loifir. Ce payfan a fu, par fon travail,
fe procurer une aifance honnête. Sa conduite
eft irréprochable; c’eft un tendre époux , un
tendre père, & un fujet fidele. ‘Son champ
eft bien cultivé, fa maifon eft entretenüe pro-
prement, & on reconnoit dans tous les arran-
gemens qu’il a faits, un véritable efprit phi-
lofophique. On a lu de fes poéfies & de fes
autres écrits, & l’on croit pouvoir affurer que,
comme fpoëte, il mérite une place honorable
au Parnafle. La verfification de fes poéfies eft
legère & coulante ; fon langage eft fier, ferré,
mâle, énergique, & les images qu’il employe
font pleines de chaleur & de vérité. Ce Pay-
fan, poëte & philofophe , a été follicité à
plufieurs reprifes de donner ‘fes manuferits
pour l'impréffion : il a enfin cédé aux in-
ftances. reïtérées de {es amis & protetteurs ;