faffin. La garde eft furvenue & a voulu arrêter 
M. Gourlade ; il a repréfenté en bon logicien 
au Guet, qu’il n’étoit point un affaffin , puis- 
que fon ennemi étant defarmé par lui , il n’a- 
voit point abufé de fa foibleffe pour lui porter 
de nouvelles bottes. Cet argument a plu au 
Guet qui a laiffé les combatrans fe retirer 
tranquillement. Cependant cette affaire a fait 
du bruit , quoiqu’elle fe fût paffée le foir, & 
le lendemain le Contrôleur-général a envoyé 
chercher les champions; il les a exhortés à la 
paix & la leur a fait fceller par une embrafla- 
de. Cette aventure a fait l’amufement de tout 
Paris pendant une grande demie-journée. 
— 
— ——— 
M. Pilatre a manqué dernierement d'avoir 
une affaire qui l’auroit empêché de. paffer la 
mer en ballon lui & fon futur compagnon de 
voyage. Celui-ci nommé M. Romain, eft un 
procureur au Parlement de Æowez, à qui la 
manie des Ballons a fait quitter la Robe. C’eit 
un petit homme trapu , vigoureux , pétulant 
& entôté. M. Pilatre, en attendant le vent fa- 
vorable , s’amufoit à promener des Dames dans 
le ballon conftruit par M. Romain. Il en arri- 
voit de fort loin; c’étoit à qui feroit ces petits 
voyages, l’aëroftat étant retenu par des cordes. 
Pour cet effet M. Pilatre avoit fait conftruire 
2 EEE