Full text: Petites affiches de Cassel (Second Abonnement, No 1-152, 1784-1785)

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» vuident plus de pintes de vin qu’ils ne lifent 
» de livres. Je fens, à la vérité, une peinc ex- 
» trême à quitter la jeune Babet. Elle eft gen- 
tille , fraîche , entendue ; elle aura du bien, 
, & j'ai defiré m’unir à elle par le mariage ; fa 
, tante m’en a flatté ; mais il n’ÿ faut plus pen- 
,,fer. Cependant , le facrifice eft rude. Une 
,, charmante maîtreffe & une femme eftimable 
, valent mieux qu’un capuce de laine & un ci- 
, cile de laine. Ces idées me tuent, quand je 
, penfe qu’une cellule eft le feul afyle qui me 
prefte, & qu’il faut dire un éternel adieu aux 
,, plaifirs du fiecle. Ma mere irritée me prépa- 
» re une chambre chez les Lazariftes ;- mais -je 
,, préfere à ce fupplice, celui de me précipiter 
dans la riviere. J'ai été tenté de m'arranger 
avec un Capitaine ; mais ma taille eft petite, & 
je fuis timide à l’excès. D'ailleurs, j'aime ma 
liberté. Je fuis cependant menacé de la perdre. 
Tâche de me remettre en grace auprès de ma 
,mere. Elle chérit l'argent; mais elle eft affez 
» pieufe, & elle a un Prêtre de Saint-Sulpice qui 
la dirige. Qu'il lui parle de Dieu, qu'il lui faite 
»peur du diable; peut-être la ramenera-t-il à des 
,{entimens plus humains. Elle n’eft pas curieufe 
sde faire un Capucin dans fa famille. Elle n'a qu’à 
»s’imaginer qu’elle m’a avancé mille -écus , fur 
» l'héritage qui me reviendra quand elle quittera 
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