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» vuident plus de pintes de vin qu’ils ne lifent
» de livres. Je fens, à la vérité, une peinc ex-
» trême à quitter la jeune Babet. Elle eft gen-
tille , fraîche , entendue ; elle aura du bien,
, & j'ai defiré m’unir à elle par le mariage ; fa
, tante m’en a flatté ; mais il n’ÿ faut plus pen-
,,fer. Cependant , le facrifice eft rude. Une
,, charmante maîtreffe & une femme eftimable
, valent mieux qu’un capuce de laine & un ci-
, cile de laine. Ces idées me tuent, quand je
, penfe qu’une cellule eft le feul afyle qui me
prefte, & qu’il faut dire un éternel adieu aux
,, plaifirs du fiecle. Ma mere irritée me prépa-
» re une chambre chez les Lazariftes ;- mais -je
,, préfere à ce fupplice, celui de me précipiter
dans la riviere. J'ai été tenté de m'arranger
avec un Capitaine ; mais ma taille eft petite, &
je fuis timide à l’excès. D'ailleurs, j'aime ma
liberté. Je fuis cependant menacé de la perdre.
Tâche de me remettre en grace auprès de ma
,mere. Elle chérit l'argent; mais elle eft affez
» pieufe, & elle a un Prêtre de Saint-Sulpice qui
la dirige. Qu'il lui parle de Dieu, qu'il lui faite
»peur du diable; peut-être la ramenera-t-il à des
,{entimens plus humains. Elle n’eft pas curieufe
sde faire un Capucin dans fa famille. Elle n'a qu’à
»s’imaginer qu’elle m’a avancé mille -écus , fur
» l'héritage qui me reviendra quand elle quittera
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