» reufement perdu au jeu l'argent que ma me-
» Le m’aremis, afin d'acquitter des dettes criar-
»des. Elle en eft furieufe , & je m'en dé-
»{efpere jufqu’à m’arracher les cheveux. J'ai
;, déja parlé au Pere Gardien du Marais y “qui
,, M’a dit de revenir à la huitaine. Tu riras,
» quand tu me verras une belle barbe & les
»» épaules chargées d’une beface. Je fais que je
», figurerai mal avec un habit de bure, des fan-
» dales , & les jambes nues , à l'exemple des
, animaux ; mais je fuis dans la néceffité mal-
» heureufe d’expier mes fredaines. Il faudra
vivre fans argent , fans chemife , jeüûner,
» prier , fe difcipliner. Cette vie eft dure. Je
, fens que l’état auquel je me livre a fes défa-
, grémens ; mais je ne fuis pas maître d'agir
» d’une autre maniere. Ma pénitence ne ‘era
y que la fuite néceffaire de l’état fâcheux qui
, m’accable. J'ai éré dupé , ainfi qu’un blanc-
» bec , fans expérience , par des femmes intri-
antes. Cette ânerie m’affublera d’une livrée
»8
, grife. Ne crains pas que j'aille humblement
» faire la quête; c’eft un métier auquel je n’en-
»tends rien, & qui eft humiliant; j'afpirerai
,, à devenir Pere , & je parviendrai aux digni-
ptés fupérieures. Un Gardien a des privile-
» ges. J'irai dans les campagnes prêcher, dire
e la meffe , éteindre le feu, & aider les Curés
PUS NET RC
rrreauillé