preffion ; je les avoue comme miens , n’étant
pas accoutumé a renier mes enfans.!
Les fciences font fœurs , & les talens font fre-
res ; les neuf mufes-poffedent ces rares qualités,
& comme elles vivent toujours dans la meilleure
union , il ne feroit pas étonant de voir def-
cendre des Cieux Uranie pour admirer les talens
de Melpomene.
-Je dis plus, Comme il nous. eft permis en poé-
fie d’employer la partie pour le tout , quand j'ai
plâcé là Uranie , elle indiquoit les huit autres
mufes qui venoient applaudir leur neuvieme
fœur.
Au refte, je fais des vers fans prétention ; ils
amufent mes amis, ils me délafient ; trop heu-
reux même s’ils peuvent endormir une partie de
ceux qui les liront ; ils deviendroient un fpécifi-
que contre l’infomnie, & c’eft beaucoup que
d’être utile à l’humanité fouffrans.
Je ne fuis pas tout-à-fait dépourvu de connoif-
fances , je-ne me pique pas. cependant d’avoir
beaucoup d’efprit 5 mais j'avoue avec fincérité
que ceux qui en ont. plus que moi font encore
bien loin .de remplir l’ambition d’un homme
Jettré…
+Je n’ai qu’un, gros bon fens , & c’eft cette fa-
culté , Monfieur , qui m’a:fait admirer les talens
de Mille. Audibert , qui ont encore befoin d’un
mu 00. -—— 2
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