Full text: Petites affiches de Cassel (No 1-156, 1783-1784)

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Mesmer armé d’une médecine nouvelle & 
qui confond la faculté, eft revenu fur la 
fcène. Par un jeu d’acouftique trés-furpre- 
nant, une poupée a parlé entre nos mains. 
Un phyficien ingénieux , & qui a vraiment 
l'air d'un magicien, a mis fous nos yeux la 
marche progreffive de la végétation. 
Dans tin coin ignoré , mais qui devien- 
dra célèbre par cette découverte, la Doëtri- 
ne des fermens affimilateurs a commencé à 
percer. L'eau peur fe changer en vinaigre, 
en vin, en liqueurs de toute espèce , fans 
paffer par le bois tortu , ou par les lentes 
filières des végétaux. La métamorphofe s’o- 
pére presque fubitement, par la grande loi, 
aut fuperat, aut faporatur: ubi virus, ibi 
VIVEUS. Qui comprendra la valeur de æes 
mots? Cette découverte, encore au bercëu, 
fera révolution en chymie; j’ofe le croire.…- 
Les Buveurs feront des vœnx pour le fuccès 
de cette découverte, mais les marchands de 
vin donneront des malédiétions à fon Au- 
teur. Si la chofe fe réalifait, quel tort n’ap- 
porterait elle pas dans le commerce des 
vins ? 
Autre phénomène de la même année; ce 
font des tétes d’airain imitant la voix hu- 
maine , articulant & prononçant comme nous 
les mots & les phrafes. Si les anciens en 
euffent créé de pareilles qui euffent paîlé 
jusqu’à-nous, il n’y aurait point de langues 
mortes , elles vivraient dans ces bouches d’ai- 
rain qui en rendraient aux générations éloi- 
gnées tous les fons & les accens; & nous 
fautions comment fe parlaient le grec & le 
latin. 
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