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{e reveille & revient encore battre fa femme.
Lui tfouvant la même obstination à fe taire,
il lui coupe le nez & fe recouche de nouveau.
Sa femme étant revenue, voit fon amie muti-
lée de la forte & {fe remet au funeste poteau.
L’autre ramasse fon nez & retourne chez elle.
Le tisserand fe leve à l’aube du jour ; curieux
de favoir dans quel état est {£a femme, il vala
trouver & luifait de nouvelles questions. Vois,
Monstre, lui dit-elle, comme le ciel a fait écla
ter mon innocence; il m'a remis mon nez dont
ta jalousie a voulu me priver. Le tisserand ne
peut d’abord en croire fes yeux, il fe jette aux
genoux de fa femme, lui demande pardon &
promet de lui laisser désormais autant de liberté
qu’elle voudra.
L'autre femme désespérée de fon aventure
fe tira d’affaire autrement: fon mari revenant
de ribote lui demande fes rasoirs pour aller
raser un grand Seigneur qui l'avoit fait appel-
ler de grand matin. . Elle lui donne les plus
mauvais ; il fe fache contr’elle & les lui Jette à
la tête. - Voilà la femme qui fait de grands cris
& feint de ramasser fon nez. Le pauvre homme
tombe à fes pieds, cherche à la consoler & lui
promet de l’aimer autant fans nez qu'avec celui
qu’il vient de lui abattre fi malheureusement. Q
bons maris, vos femmes font toujours de vous
ce qu'elles veulent /
A Le
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