DE HENRY IV.
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le couvent de Sainte-Croix, une princesse d’Orange-Nassau.
Il y séjourna quatre jours, se livrant aux plaisirs de la danse,
delà voltige, du cheval et des armes, mais se plaisant surtout
à faire sa partie avec quelques virtuoses sur le chalumeau et
les cornemusettes, instrumens que Henri IV préférait aussi à
tous les autres. Après avoir continué son voyage jusqu’à Chà-
tellerault, où l’on jetait alors les fondemens du Pont-Neuf sur
la Vienne, et où se commençaient, sous la direction d’un Fla-
mand, les travaux pour rendre le Clain navigable ; il fut reçu,
à l’Isle-Bouchard, par le duc de la Trémouille, beau-frère du
duc de Bouillon et du prince Maurice d’Orange. Le duc le fit
accompagner par un de ses chambellans, que le Landgrave
dépêcha, avec un capitaine de sa suite, vers le Roi, pour lui
annoncer son approche. Il remarqua dans les rues de Tours
une propreté qu’il n’avait point encore rencontrée dans le
midi de la France. Charmé par la beauté des édifices publics
de celte ville, par ses promenades, ses avenues, l’élégance
des maisons destinées au jeu de paume et aux concerts, il y fit
quelque séjour, pendant lequel il engagea un chanteur de des-
sus pour sa chapelle. A Blois, il visita le château, théâtre de la
mort tragique du duc de Guise, et assista à une comédie fran-
çaise, assez médiocre, représentant l’histoire de Samson. (1)
(i) Le Landgrave était lui-même auteur de plusieurs pièces dramatiques
écrites en différentes langues, qu’il fit représenter à grands frais dans son châ-
teau de Cassel, par des comédiens anglais, alors les meilleurs de l’Europe , et
par des élèves de son académie. Hist. de la Hesse moderne , II. 399, etc.