DE HENRY IV.
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d’abord dans son itinéraire Tavannes, Bienne et Nidau où,
pendant son séjour, on noya une sorcière. Il eut à Berne une
entrevue avec le secrétaire de l’ambassade française à Soleure,
homme dont il vante l’esprit et l’éloquence ; et après s’être
arrêté à Fribourg pour visiter la cathédrale et le tableau
d’Albert Durer représentant sainte Barbe et sainte Ursule (1);
après s’être mis en relation, en passant par Yverdun, avec
le docteur Perrot, célèbre chimiste, qui lui confia plusieurs
secrets ; il se rendit à Nyon et de là à Genève, où il arriva le
24 juillet. Pendant le séjour qu’il fit dans cette ville, il visita
deux fois le père des calvinistes, Théodore de Bèze, alors âgé
de 83 ans (2), et assista à un sermon italien.
Le Landgrave se montre grand admirateur de Genève, il
loue la pureté de son culte qu’elle avait su maintenir contre
les entreprises du Pape, du roi d’Espagne et du duc de Savoie ;
la sévérité de sa police, et la beauté de sa situation aussi
salubre que pittoresque. Il voulut en la quittant lui témoi-
gner sa gratitude, et, après son départ, on trouva sous le
chevet de son lit, un éloge de la ville en vers latins, qu’il
avait composés avec la facilité naturelle qui caractérise ses
poèmes. (3)
(1) Cette circonstance est à remarquer, parce que d’ailleurs, et par principe,
le Landgrave, comme calviniste, combattait ardemment le culte religieux
qu’on rend aux images. Hist.de la Hesse moderne, II., 581, 582.
(2) Voyez pour l’influence que Théodore de Bèze eut sur l’éducation du
Landgrave , Hist. de la Hesse moderne, I, 824.
(3) Histoire de la Hesse moderne , II, 423. Le Citadin de Genève (Paris,
1606 ) vante ces vers - comme un monument du jugement et de la bienveil-