DE HENRY IV.
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bées et remises à son ambassadeur, qui après les avoir véri-
fiées, en a reçu des copies fidèles et authentiques. La somme
prêtée par S. À. est de si peu d’importance qu’elle prie instam-
ment S. M. de l’estimer, non pas en raison de sa valeur, mais
en raison de l’utilité qu’elle a eue pour sa cause; s’il eût été
possible à S. A. dans ces dernières années, d’y ajouter une
somme plus considérable, elle n’en aurait pas regretté l’em-
ploi. Mais le chargé d’affaires de S. M. a pu voir dans quelle
situation pécuniaire, presque aussi difficile, se trouve aujour-
d’hui S. A., et quelle est obligée de payer chaque mois des
sommes considérables aux troupes par elle levées et enrôlées,
elle le prie donc de représenter amiablement au Roi Très Chré-
tien qu’elle regarderait comme un immense service si S. M.,
ayant égard aux circonstances actuelles , voulait bien lui ren-
dre le plus tôt possible l’argent emprunté; et que le service
serait encore plus grand s’il lui plaisait d’y ajouter à titre de
prêt pour trois ans une pareille somme. Que si à raison des
motifs allégués par le chargé d’affaires, cette avance ne
pouvait pas s’effectuer, S. A. espérait qu’au moins le Roi ne
s’en montrerait que plus prompt à rembourser ce qui était
dû. Rien en effet n’étant plus insupportable que de ne pas
pouvoir payer au soldat la solde promise et qu’il a gagnée.
Or, comme l’honneur de S. A., qu’elle regarde comme le plus
précieux des biens dans celte vie mortelle, est engagé dans
celte affaire, elle se croit d’autant plus sûre de la prompte
assistance de S. M.
Au reste, S. A. réitère l’assurance d’un zèle et d’un dévoû-