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CORRESPONDANCE
leur prouver les mêmes senlimens qu’ils lui avaient témoi-
gnés durant la guerre, et même avec plus de promptitude et
d’ardeur encore, comme il convient à celui qui veut se mon-
trer reconnaissant. Cependant le Roi prie les princes, surtout
les Landgraves, d’ouvrir ici les yeux et de reconnaître enfin
cette vérité , souvent répétée par ses ambassadeurs, que leur
cause et les desseins de S. M. sont si intimement unis, qu’il
est impossible de les séparer sans dommage pour l’une ou
l’autre partie, et même pour toutes deux. C’est pourquoi
S. M. avait toujours déclaré qu’elle soutenait à ses propres
périls une guerre commune, et qu’il était juste que les prin-
ces y contribuassent par un secours certain et déterminé.
Néanmoins le Roi offrait actuellement aux princes, ses amis,
son appui et son influence, et les priait d’en user librement,
comme il convenait à des amis.
En conséquence, il leur fait savoir qu’il enverra bientôt
à l’Empereur une ambassade solennelle, pour renouveler avec
Sa Majesté Impériale l’amitié interrompue depuis quelque
temps, et que, pour l’entretenir constante, il a résolu de faire
résider auprès d’elle un ambassadeur ordinaire. Il donne
aux princes cet avis, afin qu’ils voient s’il pourrait en cette
occurrence leur être de quelque utilité et qu’ils le lui fassent
savoir. De même il ne voudrait pas leur cacher que le Pape est
occupé de former une alliance des princes chrétiens contre
les Turcs; que lui-même, sur l’invitation du Pape, est prêt
à porter les armes au nom du Christ, et à se dévouer person-
nellement pour combattre l’ennemi de la Chrétienté ; que