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CORRESPONDANCE
Suam petere, videant ne quid, per hæc fraudis et insidiarum
plena tempora, Imperii Principumque dignitas damni capiat.
Ad id se et sua offerre Cliristianissimum Regem.
Bongarsius.
A. b.
Traduction.
Le Roi Très Chrétien, dépêchant son chargé d’affaires Bon-
gars vers les très illustres et puissans électeurs et autres
princes de l’Empire, ses amis, lui a ordonné de saluer leurs
Altesses et en particulier les très illustres seigneurs Maurice,
Louis l’aîné, Louis le jeune, landgraves de Hesse, de la part
de Sa Majesté, et de leur exposer ce qui suit :
Qu’entre les rois de France et les princes de l’Empire, sur-
tout la très illustre famille des Landgraves, avait toujours
subsisté une vieille amitié, récemment utile à S. M., comme
autrefois aux princes et à tout l’Empire, amitié que S. M.
avait cultivée pendant les troubles et les temps les plus dif-
ficiles de son royaume, et qu’elle était résolue d’entretenir
maintenant sous les auspices plus heureux de la tranquillité
intérieure de la France. Qu’en cela le Roi ne faisait que suivre
l’exemple des rois ses ancêtres ; que d’ailleurs son penchant
naturel l’y portait ; et qu’enfin le bien général de la Chré-
tienté et les bons offices qu’il avait lui-même reçus tout ré-
cemment lui en imposaient l’obligation. Qu’en faisant la paix
avec le roi d’Espagne, il avait eu l’intention de se tirer d’un