DE HENRY IV.
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qu’il y avait nécessité aujourd’hui comme alors de s’unir
contre le parti papiste et contre l’Espagne, dont le but évident
était l’entier anéantissement des hérétiques ; que tôt ou tard
la guerre étant inévitable, il valait mieux la porter sur-le-
champ au dehors, que d’attendre qu’elle vînt éclater sur leur
territoire ; que dans toute confédération il fallait plutôt s’atta-
cher au sort des grandes puissances, en ayant soin d’exiger
toutes les garanties convenables et même les cautions néces-
saires, que de s’abandonner aux événemens ; que ni la con-
stitution de l’Empire , ni la constitution des cercles de
l’Allemagne ne donnaient à la Hesse une sûreté suffisante, et
qu’en présence des attentats commis par les Espagnols et par
les Belges contre l’intégrité du territoire, il fallait pourvoir à
l’imminence d’un péril, qui devait frapper tous les yeux.
Le Landgrave, incertain d’abord sur le parti qu’il devait
prendre, voyant qu’il n’était assisté ni par les autres princes
protestans, ni par ses alliés les plus fidèles ; que l’électeur
Palatin, le marquis de Brandebourg-Anspach, et principale-
ment son oncle, Louis de Marbourg, dont il attendait la suc-
cession prochaine de la Hesse-Marbourg, se refusaient à
soutenir les projets de la France, reconnut avec eux qu’il ne
pouvait accorder pour toute une année à des puissances
étrangères le secours que l’on avait récemment refusé à l’Em-
pereur , qui ne le demandait que pour six mois, afin de com-
battre l’ennemi héréditaire de la Chrétienté, et qu’il serait
d’ailleurs très dangereux de se démunir de troupes, lorsque
les attaques des Hongrois et des Turcs pouvaient devenir plus