A LA CORRESPONDANCE.
413
liers (i), où je sçay que Vostre Altesse a intérest. Et en attendant
quelque meilleure occasion, je supplie très humblement Yostre Al
tesse d’estre asseurée que je suis et serai toute ma vie, Monsei*
ur, son très humble et très obéissant serviteur.
De Paris, ce i er juillet 1610.
L a. Suze.
XII.
MONSIEUR DE SCHONBERG, HENRI (COMTE DE NANTHEUIU ET DUREE AU , MARQUIS
D’ESPINAR) (2), AU LANDGRAVE.
État des affaires de France. — (3 juillet 1610.)
Monseigneur, la cognoissance que M. Curion (3) emporte de nos
affaires m'empêche d’en instruire Yostre Altesse par celle cy, qui
ne me servira donc que pour vous renouveller les veux de ma très
humble obéissance ; de laquelle Yostre Altesse fera , s’il luy plait,
si certain estât, qu’elle croira n’avoir point au monde un plus
fidel ny plus passioné serviteur que moy. J’ay dit à M. Curion
tout ce que je sçais de plus important pour le représenter à Yostre
Altesse; elle recognoitra par là l’estât de la France, et comme,
(1) Vraisemblablement sous les ordres du maréchal de la Châtre, qui, com
mandant en chef l’armée française, s’avançait vers les frontières d’Allemagne.
V. la lettre xtrr ci-après.
(2) Il y eut en France plusieurs membres de la famille allemande deSchonberg
(Schomberg) qui servirent avec distinction sous le règne de Henri IV.Théodoric,
colonel, qui mourut glorieusement à la bataille d’Ivry (Péréfixe, p. 126-128),
Gaspar, maréehal-de-camp, général des troupes allemandes et ambassadeur au
près des princes de l’Empire, homme de mérite, très estimé de Henri IV; et
son fils Henri, comte deNantheuil, colonel depuis l’an 1599 et gouverneur
de la province de la Marche, auquel le Roi confia, en 1604 > sous la charge du
Landgrave de Hesse et conformément à sa recommandation, comme colonel-gé
néral des troupes allemandes, le même régiment de cavalerie allemande que
feu son père avait commandé (lettre du Roi au Landgrave, du 14 juin i6o3).
La mort du Roi empêcha l’ambassade qui lui était destinée vers quelques
électeurs et princes de l'Empire. Depuis , maréchal-de-camp général des troupes
allemandes (1616), membre delà régence sous Louis XIII (1622), maréchal de
France (1625) et vainqueur de la Rochelle (1628), il fut chargé, sous le cardi
nal de Richelieu, d’arrêter le duc d’Orléans et son complice prétendu le duc
de Montmorency, dont le supplice l’affecta tellement, qu’il en mourut de chagrin
en i632.
(3j Voyez la lettre uxxxir.