Full text: Correspondance inédite de Henri IV, roi de France et de Navarre, avec Maurice-Le-Savant, Landgrave de Hesse

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SUPPLEMENT 
mort duquel je regrette plus que chose du monde. Je n'en parle 
plus, puisque ce subject surpasse toutes paroles ; bien oseray je 
dire que ceste mort inopinée m'a causé tant d’altération qu’à 
grande peine je m’eusse sçeu recueillir, sans que les bonnes nou 
velles de la concorde de tous les grands de France, louchant la 
conservation de son repos, me fussent venues. Quant à ceux de la 
religion, j’espère et je me promets tant de la bonté et sagesse de 
Madame la Royne, qu’ils seront sous sa bonne protection et que 
les affaires demeureront en estât comme le feu Roy les a laissées. 
Vous y pourrez beaucoup de vostre costé et y ferez vostre debvoir 
sans mes remonstrances.Quant à moy, je ne laisseray jamais à con 
tinuer la sincère affection que j’ay portée au dit feu Roy, de la 
porter aussi au légitime héritier de sa couronne et à ses alliés et 
bons serviteurs; souhaitant avec passion qu’il se puisse présenter 
quelque occasion où je la puisse tesmoigner, comme aussi à vous, 
combien véritablement je suis, monsieur mon cousin , vostre très 
humble et entier ami. 
Escrit à Cassel, ce i5?25juin 1610. 
Maurice. L. d. H. 
XI. 
LE COMTE DE LA SUZE, ANCIEN ELEVE DE l’aCADEMIE DE CASSEL, 
AU LANDGRAVE DE HESSE, (i) 
Protestation de dévoûment. — (i er juillet 1610.) 
Monseigneur, espérant que Vostre ALtesse ne trouvera mauvais 
que je prenne la hardiesse de me ramantevoir en l’honneur de ses 
bonnes grâces, j’ay bien ozé mettre la main à la plume pour ce 
subject là, etaussy pour l’asseurer toujours de mon très humble 
servisse; lequel j’espère, avec l’aide de Dieu, luy tesmoygner à 
toutes sortes d’occasions. Mais , n'en pouvant trouver pour cest 
heure de plus propre, je me suis résolu de faire le voyage de Ju- 
malgré la conformité de religion et les grandes qualités du ministre de Henri IV, 
cette correspondance ne fut ni très suivie ni très intime; on doit peut-être en 
chercher la cause dans les relations du Landgrave avec le duc de Bouillon, chef 
prétendu des huguenots, dont l’esprit remuant et jaloux excitait la juste dé 
fiance de Sully. 
(1) Voyez la lettre lxxv.
	        
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