/i06 SUPPLÉMENT u! •.
venu en ce lieu, pàr le commandement du Roy mon maistre, pour
assister et favoriser la cause commune de tout mon pouvoir, en
quoi j’estimerai mon soin et diligence bien emploies. Monsieur le
prince Christian d’Anhalt y est arrivé depuis trois jours, ayant
en son chemin défaict bon nombre des gens de l’archiduc Léo-
polde, ainsi que vous aurés entendu (r). Le commencement pro
met beaucoup, et la prudence du chef ne permettra que l’espé
rance en soit vaine. Le secours de Sa Majesté sera sur la frontière
au 20 du présent, et ne tardera guère que l’armée ne se mette en
campagne (2). A quoi Vo3tre Altesse joignant ses bons advis, l’is
sue n’en peut eslre qu’heureuse. Ce que Dieu par sa bonté veuille
octroïer, et vous conserver, Monseigneur, longuement en bonne
santé.
Vostre très humble et très affectionné serviteur.
De Dusseldorf, ce 8 mai 1610.
J. de Thumery.
80 jp 3Mj B' £8! t •./ o ■} l r -\ .
IV.
LE DOC DE BOUILLON AU LANDGRAVE.
Sur ta mort du Roi.—(17 mai 1610.)
tàiiia Ja«itne ; : >. «& - ■ «a-iooiic* laiisisoii*
Monsieur, vous sçaurez le piteux spectacle advenu au feu Roy
Henry quatriesme de France, qui est bien le plus détestable qu’on
se pourroit imaginer. Ceste nouvelle ne nous a encores rien pro
duit de nouveau pour estre trop fresche; quand j’en auray apris
quelque chose, je vous en donneray advis. Monsieur votre fils
s’est trouvé ici au mesme temps que j’en ay receu la nouvelle. Je
lui ay offert le logement, et tout ce qui est céans A son comman
dement, pour le désir que j’ay de le servir et luy rendre tout le
contentement que je pourray; comme, en vostre particulier, je de-
sirerois faire partout les services qu’il vous plaira requérir de inoyj
-uoezE è0oy , Jaoaioldsims Jiol ob isunsi no gjjjv oitaob , Hfibofë
(1) L’archiduc Léopold, frère de Ferdinand , évêque de Passau et de Stras
bourg, avait reçu de l’Empereur Rodolphe le commandement d’une armée pour
effectuer le séquestre des pays de Juliers et Clèves. L’Empereur avait le dessein
de lui procurer ce riche héritage (Piaseki, auteur polonais, et Vittorio Siri,
Memorie reconlile).
(2) Le Roi devait prendre lui-même le commandement de l’armée française;
pour délivrer les pays en litige. Ce fut le maréchal de La Châtre qui eut la
conduite de cette expédition.