396
CORRESPONDANCE
conventions nouvelles ; chacun, auquel le présent Estât d'Al
lemagne est cognu, comme à Voslre Majesté, s’advisant bien
combien il importe de ne fournir subjecl à des nouveaulx
différends, mais au contraire de mettre les deux mains à
l’œuvre pour l’extirpation et l’abolissement des anciens et
quasiment surannés. Voylà pourquoy, Sire, je viens de re
chef supplier Yostre Majesté de mettre en considération la
syncérité de mes intentions, puisqu’il est chose asseurée que,
sans manier l’affaire de façon que je fais, je donnerois sub-
ject à la cassation et totale ruine de la dite générale Union,
au lieu de procurer son tant désiré progrès et advancement ;
m’estant mesme expliqué, lorsque le comte de Solms fut chez
moy et embrassant encores ceste résolution , qu’en tout cas,
•>
renouvelée ou non renouvelée la dite fraternité, je me tien-
drois ferme, en me joignant avec ceulxlà, qui auront pour
bulle bien public et la liberté allemande. Mais, pour venir à
bout d’une négociation de telle importance, il se présente un
monde de difficultés, auxquelles il fault obvier quelquesfois,
outre les remèdes ordinaires, avec le bénéfice du temps; lequel
en peu de jours, Dieu aydant, nous sera si favorable que de
nous faire voir l’acheminement de nostre entreveue et re-
ceuillir les fruicts de ceste amiable conférence. Je ne faudray
d’en tenir advertie Vostre Majesté et m’accomoder en tout et
partout aux conseils et bons advis d’icelle. L’abs; nce de mon
cousin l’électeur de Brandenburg nous occasionne beaucoup
de délay, veu que, sans son intervention, nous ne pouvons
rien entreprendre que puisse réussir à quelque notable ef-