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CORRESPONDANCE
bonne intention que j’aprouveray tousjours vos conseils et
actions en toutes choses, et niesmement en celles qui impor
teront au bien commun et à la liberté germanique, que j’alfee-
tionne avec vous et comme vous, tant en qualité de vostre ti-
delle amy et bon voisin et allié que comme intéressé en icelle.
J'ay depuis sceu, par vostre dernière, escrite le xvm de dé
cembre , ce que vous a raporté de Saxe le capitaine Wide-
marcre, et comme vous espérez pouvoir renouvellerel confir
mer l’ancienne fraternité de vostre maison avec les électorales
de Saxe et de Brandebourg, et d’estre par ce moyen plus ca
pable après de bien faire au public, de quoy je ne puis que je
ne me conjouisse avec vous; mais je desire que l’effect s’en
ensuive : car s’il advient que vous ne renouveliez la susdite
confédération, après l’avoir espérée et tentée, ceux qui ne
cognoissent la sincérité de vos intentions , comme je fais,
diront que vous avez recherché ceste ouverture, plus pour
vous exempter d’entrer en l’union première, qui vous a esté
proposée par mon dit cousin l’électeur Palatin, que pour es
poir qu’ayez eu de parvenir au renouvellement de l’autre (1).
Mais, mon cousin, je veux croire que vous sçaurez très bien
obvier à cela par vostre sage conduicle, estimant pour mon re
gard que vous fraperez un coup de grande importance à la
eause publique et à vos libertés, si vous pouvez une fois re
nouveler la susdite fraternité et confédération ancienne avec
(x) Ce soupçon se trouve détruit par la conduite ultérieure du Landgrave et
son adhésion définitive au contrat d’Union.