380 CORRESPONDANCE
bon commencement. C’est pourquoy Sa dite Majesté désignée
a donné tout ce faict à connoistre à l’électeur de Saxe, le priant
d’en embrasser les remèdes à son proufict. Mais le dit sieur
électeur, au lieu de le faire, luy reproche plusieurs manque-
ments d’estat et d’aultres choses, et le prie d’en désister, selon
sa parolle et debvoir, où il est engagé (1). Dont je n’ay voulu
faillir d’en advertir Vostre Majesté, comme aussy que Dieu,
par sa grâce, m’aye de rechef resjouy d’une petite fille; qui
suis et seray à jamais, Sire, de Vostre Majesté, bien humble
et très affectionné à luy faire service.
De Marpurg, ce 7 novembre 1608.
Maurice, L. d. H.
XCIV.
LE ROX AU LANDGRAVE.
Affection du Roi pour la maison de Brandebourg. — Motif principal de
son intercession en faveur de cette maison dans l’affaire du duché de Prusse.
— Progrès de l’Union. — Considération sur la position et les vues poli-
tiques de l’archiduc Matthias , comme Roi désigné des pays héréditaires
de la maison d’Autriche. — État des affaires dans les Pays-Bas au sujet de
la trêve — Répugnance que montrent la province de Zélande et le prince
Maurice d’y accéder. — (27 novembre 1608.)
Mon cousin, ce porteur m’a rendu vostre lettre du vingt-
septième septembre, le vingtième du mois passé. J’apprens
( 1 ) Cette courageuse remontrance de l’électeur de Saxe, qui ne craignit pas
de blâmer ouvertement la conduite de la maison d’Autriche envers ses sujets