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CORRESPONDANCE
LE LANDGRAVE AU ROI.
Nécessité de souscrire l’acte d’Union. — Critique des termes trop généraux
dans lesquels le projet est conçu. — Conseil secret d’une diversion qui
pourrait être utile. — Vœux du Landgrave pour le Dauphin. — (28 oc-
tobre 1606.)
Sire, par la lettre qu’il a pieu à Vostre Majesté me faire
cest honneur de m’escrire du vi de ce moys , j’ay recogneu
un tel soing et louable affection au bien des affaires publi-
ques, qu’elle conseille avec beaucoup de raison de les em-
brasser et dignement et chaudement, veu le mérite et la né-
cessité de la cause, que nous nous sentons tous obligés à en
rendre grâces très dignes à icelle. Aussi suis je pour mon
particulier résolu de m’y tellement parangonner, que Vostre
Majesté et tout le monde aura occasion de se contenter de ma
sincérité et affection. El pour preuve de mon dire, ayant ap-
prins par mon cousin le prince d’Anhalt, qui depuis peu s’est
trouvé icy auprès de moy avec lettres de mon cousin l’é-
lecteur Palatin, pour me desduire tout au long le contenu de
ce dont la lettre de Vostre Majesté parle, et mesme pour
me mettre en main, comme il a faict, la minute et modèle sur
lequel ceste présente Union doibve estre formée ; après avoir
recognu par icelle, que le tout ne tend en façon quelconque
à changer ou innover aulcune chose en l’Empire, et encores