DE HENRY IV.
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et subject de recognoistre et amander ses faultes premiers.
Mon cousin, souvenez vous et vous représentez ce que je
vous en ay escrit et mandé par toutes mes lettres, et par ceulx
que vous avez envoyés vers moy, et particulièrement par le
dit Widemarkre. A présent que le dit duc voit ne pouvoir plus
desguiser ny cacher la vérité de ses intentions et actions,
non seulement il a faict démonstration de vouloir me con-
tanter par la rédition de ses places, qui debvoyent servir de
retraite aux dits conspirateurs, mais aussy par une confes-
sion et adveu volontaire d’une partie des dites pratiques. A
ceste fin il a enyoyé des mandemens à ceulx qui gardoyent
ses maisons, d’obéir à mes volontés; à quoy toutesfois ils ne
pouvoient plus faire reffus et difficulté de satisfaire, estant
accompagné, comme je suis , de l’authorité , et des moyens
qu’il convient pour les y contraindre et forcer, au hazard de
leurs testes. Et néantmoins, j’ay encores voulu permettre que
ses dits mandemens ayent esté exécutés, affin que le debvoir,
auquel il s’est mis de me complaire et contanter en cecy, ores
qu’il l’ayt faict par nécessité, ne luy fust du tout inutile. J’ay
voulu aussy que ses dites maisons ayent esté mises entre les
mains et en la garde de personnes de la religion prétendue ré-
formée , ses confédérés et amys de tout temps ; qui sont les
sieurs de Bresolles, lieutenant de sa compagnie de gen-
darmes, de Vivance et de Vilpion, affin que ses dites maisons
fussent conservées sans qu’il luy fust faict préjudice.
Mon cousin, jugez si ces actions sortent d’une âme irrécon-
ciliable et transportée d’animosité, telle que aucuns dépei-