DE HENRY IV.
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nera jamais la justice de la cause des Estais du Pays Bas (1).]
Je vous asseure que je ne luy donneray point d’occasion d’en
user aultrement envers moy ny envers eux.
Les armes du prince Maurice vont prospérant journellement
aux sièges d’Ostende et de l’Escluse, car l’armée archiducale
ajusques à présent tenté inutilement, et avec grande perte,
toute sorte de moyens pour secourir celle cy, réduite aux der-
niers abois par faulte de vivres, et y travaille encores tous les
jours; mais je n’ay pas opinion que ce soit, pour l’advenir, plus
heureusement que par le passé. Cependant les assiégés d’Os-
tende ont eu loisir de reprendre aleine, d’élever un deuxième
retranchement, et garder une partie de la contrescarpe du pre-
mier. Nous estimons que la première sera rendue dedans ce
mois, et que l’autre ne sera forcée de quatre ; ce qui estonne et
scandalise grandement les Flamands. L’on envoyé d’Italie aux
archiducs deux mille Espagnols qui ont esté pris au royaume
de Naples et au duché de Milan, auxquels le comte de Fuentes
faict prendre le chemin de Suisse; et, comme il n’est encores
bien frayé et assuré pour eux, ils y rencontreront des difficultés
qui retarderont d’autant l’arrivée aux Pays Bas de ce secours,
qui faict toutesfois tout besoin aux archiducs. [Ainsi se gouver-
nent maintenant les affaires d’Espagne, plus par fantasie que
par prudence. (2)]
Les mutinés retirés à Ruremonde ont esté bien battus
(1) Les mots, placés entre crochets, étaient originairement écrits en chiffres.
(2) Même observation.