DE HENRY IV.
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de Ritberg, laquelle relève de moy, et celuy de Paderborn,
dont il est le premier autheur, si est ce que, sachant la volonté
de Vostre Majesté, je postposeray tousjours ma passion et juste
douleur au désir que je verray qu’elle aura à luy gratifier,
n’ayant si chair en ce monde que de faire tout agréable service à
Vostre Majesté. Mais Messieurs desEstats des Provinces Unies
m’ayant faict entendre, depuis peu de jours, par un ambassa-
deur exprès, qu’iceulx contes d’Ostfrise sont après à mettre en
main du roy d’Espagne un havre très important, qui est au-
près de la ville d’Embden, Vostre Majesté peut cognoître que
ce sont des brouillons, qui ne tâchent, et à leur perte mesme,
qu’à donner des traverses à la cause.
La nouveauté dont le roy d’Espagne a usé à l’endroict des
subjects de Vostre Majesté touchant le commerce a esté si es-
trange, qu’elle ne devoit, pour sa réputation, en user autre-
ment qu’elle a faict. J’envoyeray vers quelques uns des villes
maritimes, qui me sont confidens, pour apprendre ce que Vos-
tre Majesté en desire sçavoir, qui, en outre, feray tout ce que je
pourray pour le désir de Vostre Majesté, à laquelle j’envoyeray
en brief le capitaine Widemarckre (1). Qui en cest endroict
prie le Créateur, Sire, de donner à Vostre Majesté, en parfaicte
et longue santé, heureux accomplissement de tous vos désirs.
De Cassel, ce 7 de juin 1604.
Maurice, L. d. H.
(1) La lettre de créance remise au capitaine Widemarkre est datée du 10
juin. Le Landgrave y déclare qu’il a le dessein de faire au Roi une prière,