138
CORRESPONDANCE
ment faire, que de priser et faire grand estât de voslre voisi-
nage et amitié, et ensuivre en cela la défunte royne d’Angle-
terre d'heureuse mémoire.
Je n’ay aucunes nouvelles, pour le présent, à escrire à Votre
Majesté, si non que les préparatifs pour la guerre d’Hongherie
sont assez bons. L’archiduc Mathias est constitué, de par l’Em-
pereur son frère, général, et le sieur Ruswormb mareschal de
camp. Le Conte George Frédéric de Hollach s’y acheminera
bien tost avec 1500 reistres, comme feront aussi les autres
colonels qui ont fait leur levée en des diverses quartiers d’Al-
lemagne. Dieu veuille bénir leurs armes.
J’ai receu fraîchement des lettres d’Hollande, qui me disent
que ceux d’Ostende n’ont pas encore faute ny de courage, ny
de vivres , ny de chose quelconque , et que les mutinés
d’Hochstrade, qui se trouvent encores en nombre de cinq
mille, n’ont pas volonté de s’accorder avec les Archiducs, et
semble bien qu’ils ne se soucient guère du banissemeut du
roy d’Espagne; ils demandent une grosse somme de deniers,
tellement qu’il sera mal aisé de les contenter si tost. Pour fin de
ceste lettre, Sire, je supplieray très humblement Votre Ma-
jesté conserver l’honneur de vos bonnes grâces à celuy qui
les chérit tousjours plus que chose du monde, et qui tes-
moignera, toute sa vie, qu’il est de Votre Majesté le très
humble et très affectioné serviteur.
De Cassel le 24 de juillet 1603.
Maurice L. d. H