DE HENRY IV.
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XXIV.
LE LANDGRAVE AU ROI.
Réponse concernant le duc de Bouillon et le roi d’Angleterre. — Etat des
affaires dans la Hongrie et la Hollande. — (24 juillet 1603.)
Sire, je remercie bien humblement Votre Majesté qu’il luy
a pleu me communiquer ce qui s’est passé depuis le 17juin en
l’affaire du duc de Boullion. Je la supplie de croire que mon-
sieur mon cousin l’électeur Palatin, d’autres princes et moy,
sommes de ceste opinion, que nous tenons le dit duc de Boul-
lion exempt de ce qu’on a lui mis sus; et cela seul a esté cause
que nous avons jusques ici recommandé ceste affaire là à
Votre Majesté, sachant, comme elle est prudente et pleine de
clémence, qu’elle inclineroit plus volontiers à terminer la dite
affaire par sa douceur que par une rigueur de loix; lesquelles
le dit duc de Bouillon n’a soubject de tant craindre, comme
d’espérer en la clémence de Votre Majesté, qui mesmes s’est
bien souvant faict voir envers ses propres ennemis.
J’ay esté très aise d’entendre que le roy d’Angleterre a con-
tenté Votre Majesté par sa déclaration qu’il a faicte; j’espère
que ceste fraternelle amitié profilera grandement et sera très
utile à vos royaumes et à tous ceux qui aiment le bien et repos
de Vos Majestés. J’avois tousj urs bien estimé et creu que le
dit roy ne pouvoit, estant prince très sage et vertueux, autre-